Si ça fuit, faut faire un joint !
« Est-ce qu‘il y a un joint qui tourne ? » demande
Richard Branson à Barack Obama, dans la Maison Blanche, mais on ne sait pas si c‘était pour lui dire « monte sur la corde à la linge » ou « lâche la boulette paie ton spliff »...
A Carthagène, au sommet des Amériques, le même Barack Obama dit « qu‘il n‘est pas opposé à un débat, mais que lui et son administration restent opposés à la légalisation » et une semaine plus tard le tsar antidrogue US, Gil Kerlikowske détaille un programme de 113 mesures axé prioritaitement sur la prise en charge sanitaire, la prévention, des mesures « pour tourner le dos aux politiques du passé qui conduisent aux incarcérations de masse, en ignorant qu‘il est nécessaire d‘avoir une approche équilibrée ».
Remarquons qu‘en moins d‘un an, une dizaine de pays sudaméricains ont adopté des mesures pragmatiques en rupture avec la sacro-sainte « guerre à la drogue » si chère aux Gringos !
Ailleurs aussi, ça craque !
En Australie, ils avancent à grand pas.
En Tunisie, on manifeste pour la dépénalisation de la consommation de cannabis.
Au Maroc, on y pense de plus en plus et la presse s‘en fait l‘écho, parce que « l‘or vert » aurait plus d‘avenir que l‘or noir.
En Indonésie, des usagers de drogues manifestent pour dénoncer les violences policières à leur encontre.
Même en Malaisie, la réduction des risques fait son chemin.
En Iran où l‘on distribue
des seringues propres aux usagers
incarcérés pour lutter contre les
maladies infectieuses, comme le
SIDA, mais en France ce n‘est pas
possible !
En Europe, en Allemagne, les
partisans de la légalisation programment
une tournée de « 100
jours pour la légalisation » ; en Espagne,
le maire d‘une ville fait voter
par référendum le lancement de la
culture de cannabis pour renfl ouer
ses caisses ; la ville de Copenhague
veut légaliser et les coff eshops de
la province de Maastricht résistent...
contrairement à ce qu‘on
veut nous faire croire ici dans
l‘Hexagone.
Et l‘évidence s‘impose,
le génie commence à sortir de la
bouteille.
La légalisation, une autre
forme de régulation du phénomène
« drogues » est à l‘ordre du jour
partout dans les têtes. Y compris
au niveau de l‘Union européenne,
où les organisations de la société
civile sont maintenant partie prenante
des discussions conduites
sous la présidence danoise et qui
se termineront à Chypre vers la fi n
de l‘année.
Mais en France, 21 millions de
spectateurs regardent benoîtement
un drame national (mondial),
et on continue de faire comme si
cela n‘existait pas : les personnes
atteintes de maladies gravement
handicapantes ne peuvent toujours
pas se soulager facilement
avec du cannabis. Avez-vous entendu
ou vu lors des Sidaction ou
Téléthon, une seconde de témoignage
à propos de l‘usage thérapeutique
du cannabis ?
Ici, on condamne Jean Paul
Laurent et des milliers d‘anonymes
avec un simple test salivaire
non fi able à 100%, bientôt l‘ethylotest
vierge obligatoire dans le
véhicule (donc toujours en avoir
au minimum deux pour se « rassurer
»), etc... Et on peut multiplier
les exemples pour renfl ouer les
caisses de l‘Etat policier en même
temps que celles des laboratoires.
Même si ça coûte encore plus cher
à la société.
Des milliers d‘individus, usagers
de drogues, internautes, travailleurs
immigrés, demandeurs
d‘asile, des « nounous », des « biffi
ns », etc... sont condamnés à devenir
des délinquants et à désobéir
aux multiples lois liberticides...
C‘est pour réagir face à cette urgence
globale pour la défense de
nos droits humains vitaux, que des
Pirates, des Indigné-e-s, des Hereristes
ou Erroristes sont en train
d‘émerger du paysage mondial.
Parions que bientôt ils inonderont
le pré carré comme un tsunami
pacifi que.
Alors Barack, Angela, Vladimir,
Hu, Nicolas, David ? C‘est sûr.
Il faudra
plus d‘un joint pour colmater
les brèches du vaisseau terre !
redaction@rbh23.com