Epandage aérien - la réglementation n’est pas respectée (réunion le 27/09/2012)

Bruno - 25/09/2012
Image:Epandage aérien - la réglementation n'est pas respectée (réunion le 27/09/2012)

Jeudi 27 septembre à 19 heures - Casa del Tango (Jarry)
Abymes : nouvelle campagne d’épandage aérien

Le Collectif contre l’épandage aérien nous faisait savoir ici même, le 10 septembre dernier, que les épandages aériens de pesticides pratiqués en Guadeloupe étaient illégaux, car utilisant une substance non testée pour ce procédé de traitement, par voie aérienne.

C’est également ce qu’avait rappelé M. Marc Mortureux, directeur de l’ANSES [1], lors de son audition pendant la réunion de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire (le 18 juillet 2012) [ Plus d’infos ].

Cependant, comme on pouvait s’y attendre, une nouvelle dérogation de six mois aura été accordée par le Préfet, fin juin, alors que déjà les études s’accumulaient - démontrant toutes la nocivité des produits utilisés sur la santé humaine et la protection de l’environnement.

Alors que le Collectif contre l’épandage aérien invite tous les Guadeloupéns et les Guadeloupéennes - les associations, les groupes politiques ou syndicaux - à les rejoindre ce jeudi 27 septembre à 19 heures à la Casa del tango pour renforcer leur action et décider ensemble d’une action de masse à mener rapidement sur la commune des Abymes, le député-maire de cette commune annonce à sa population - lire le communiqué ci-dessous - que ses services ont reçu par e-mail l’annonce du lancement d’une nouvelle campagne d’épandage aérien aux Abymes (à Perrin), démarrant le 27 septembre 2012.

Communiqué du Collectif contre l’épandage aérien

Nous vous communiquons ci-dessous un message (et un appel à pétition) que nous avons reçu d’Harry DURIMEL, Porte Parole de Caraïbe Ecologie - Les Verts, ainsi qu’une importante déclaration du député Maire Eric Jalton concernant l’épandage aérien aux Abymes : il montre comment la réglementation n’a pas été respectée.

Nous pouvons ajouter que l’ANSES n’a pas donné un avis favorable concernant un des produits utilisés, le banole (produit dangereux pour la santé) et qu’en conséquence l’autorisation accordée par le Préfet n’est pas conforme à la légalité.

Il est étonnant que mis à part quelques élus, la classe politique dans son ensemble se tait concernant cette grave question qui émeut l’opinion publique guadeloupéenne.

Que dit l’association des Maires, la Présidente de Région, le Président du Conseil Général ?

Pourquoi ont-ils été élus ?

Nous les interpellons directement par la présente. Qu’ils se prononcent clairement devant les citoyens. C’est leur devoir impératif, dans une démocratie digne de ce nom.

D’autres de nos amis qui quoique non élus appartiennent à des groupes politiques ne se sentent guère mobilisés sur cette question qu’ils considèrent comme ils disent, une simple "question écologique" !

Quelle aberration !

C’est à désespérer de la Guadeloupe !

Comment ne pas comprendre que la lutte que nous menons interpelle directement la Guadeloupe dans son être collectif, ce qui est le propre de la polis, de la politique au sens le plus noble du terme ?

Comment ne pas voir qu’il s’agit de savoir si les intérêts particuliers de certains peuvent légitiment se satisfaire contre l’intérêt général ?

Comment ne pas comprendre qu’une certaine passivité de l’opinion à cet égard interpelle notre rapport à la santé, à la mort, au territoire, à notre espace, aux générations futures, à l’avenir et à une longue tradition de notre société d’habitation où les planteurs ont toujours dicté leur volonté aux pouvoirs publics, même lors de l’épisode de la Révolution française ?

Comment ne pas saisir qu’est également posée la question d’une refondation de la politique agricole dans notre pays et que l’UPG [2], comme beaucoup de groupes de cultivateurs que nous avons rencontrés, luttent contre l’épandage aérien et oeuvrent pour d’autres pratiques agricoles ?

Que beaucoup de jeunes ne sont pas tous dans une problématique de la violence et de l’hyper-consommation et essaient de toutes leurs forces de créer de nouvelles petites entreprises agricoles ?

Enfin, le plus important, rester dans une position fataliste ou attentiste pour le peuple guadeloupéen, c’est refuser d’être le sujet de sa propre destinée et continuer à marcher ainsi en rasant les murs de l’histoire.

Est-ce ce que nous voulons ?

Nous invitons donc tous, citoyens, associations, groupes politiques ou syndicaux à nous rejoindre jeudi 27 septembre à 19 heures à la Casa del tango pour décider d’une action de masse sur la commune des Abymes.

Puissez-vous entendre notre appel !

Pour le Collectif contre l’épandage aérien
Jacky Dahomay

Le Collectif contre l’épandage aérien en Guadeloupe rappelle qu’il reste ouvert à tous ceux qui voudraient rejoindre ce combat. Il a aussi besoin de fonds de fonctionnement, notamment pour l’impression de tracts.

Vous pouvez adresser des dons par chèque à l’ordre L’ASFA, à l’adresse suivante :

Association L’ASFA

Morne Burat

97180 Sainte Anne

Guadeloupe

En spécifiant bien qu’il s’agit d’un soutien au Collectif contre l’épandage aérien de pesticides en Guadeloupe. Un reçu sur demande vous sera adressé (mentionner votre adresse postale)

Lettre de Caraïbe Ecologie - Les Verts

Au Collectif contre l’épandage aérien de pesticides en Guadeloupe,

Le traitement de la contamination des sols et des Hommes antillais par les pesticides (chlordécone entre autres) et l’autorisation de l’épandage aérien, sont deux scandales qui ne peuvent laisser indifférents.

Malgré les nombreuses études faisant état d’une contamination pour des siècles et du lien entre le chlordéone et des graves pathologies développées chez les habitants, aucune solution efficace n’a encore été mise en place.

Le droit de pétition devant le Parlement européen est un droit fondamental des citoyen-ne-s. Il peut être exercé seul ou par un collectif de personnes, citoyennes ou résidentes dans l’Union. Le principe est d’alerter le Parlement européen sur un manquement au droit communautaire d’un Etat-membre, d’une autorité locale ou d’une autre institution.

Ecologiste convaincu et dévoué à la défense de la planète, de mon pays, des droits de l’Homme et des libertés, moi, Harry Jawad DURIMEL, ai pris l’initiative de rédiger la présente pétition pour que l’Union Européenne rappelle la France au respect de tous les principes, normes et valeurs auxquels elle a adhéré.

En Martinique, Louis BOUTRIN (Président de Martinique Ecologie), Raphaël CONFIANT (écrivain) et beaucoup d’autres sont déjà signataires de la pétition.

Je vous invite à vous joindre à nous, les premiers signataires de cette pétition, afin de renforcer notre action en faveur de l’ENVIRONNEMENT, de NOTRE SANTÉ et de celle des GENERATIONS FUTURES.

• Lien de la pétition en ligne

• Texte de la pétition au Parlement Européen (pdf)

Sachant pouvoir compter sur votre solidarité, je vous adresse mes plus cordiales salutations.

Harry J. DURIMEL
Porte Parole de Caraïbe Ecologie - Les Verts

Communiqué du Maire des Abymes

Les Abymes, le 25 septembre 2012

VILLE DES ABYMES - GUADELOUPE

Le Député Maire informe la population des Abymes, qu’il a reçu hier 24 septembre, un avis par mail de SERVIPROBAN [3] annonçant le lancement d’une campagne d’épandage aérien de produits phytosanitaires aux Abymes, démarrant le 24 septembre 2012.

Cet avis arrivant hors délai, et ne précisant pas les lieux d’épandage sur la Commune, n’est pas règlementaire.

Joint au téléphone, le Service a annoncé reporter l’épandage au 27/09 et qu’il concernait une parcelle de Perrin. Nous attendons toujours confirmation écrite de cette information.

A la question de savoir pourquoi l’épandage aérien, que la production bananière préconisait en montagne sur des parcelles très pentues et peu accessibles, était utilisé dans la plaine des Abymes, il a été répondu « que c’était moins cher et plus efficace ».

Alors que la conférence environnementale des 14 et 15 septembre a réaffirmé l’interdiction de l’épandage aérien comme mode de traitement sanitaire,

Alors que le Député Maire a demandé que la nouvelle dérogation de six mois accordée par le Préfet fin juin, soit mieux contrôlée, et permette la recherche de solutions alternatives de traitement,

Alors que les études s’accumulent, démontrant un risque fort des produits utilisés sur la santé humaine et la protection de l’environnement,

Force est de constater :

- le non respect des règles d’information contenues dans l’arrêté de dérogation,

- la généralisation de l’épandage aérien aux seules considérations de rentabilité,

- le refus de mettre en place des solutions alternatives qui ont prouvé leur efficacité ailleurs, telles « l’effeuillage » sur les parcelles qui se prêtent le mieux à cette pratique.

Le Député Maire interpelle donc la profession bananière et le Préfet, sur leur réelle volonté de contrôler la campagne d’épandage aérien actuelle, et de rechercher des solutions alternatives respectueuses de la santé et de l’environnement,

Ou si l’on se dirige dans trois mois sur un nouvel arrêté dérogatoire au motif qu’il n’existe pas de solutions alternatives parce que l’on a refusé de les expérimenter.

Eric JALTON - Député-Maire

Contact Presse : T. LARROUS : 0690 331 536

A lire :

• Épandage aérien : la mobilisation continue - les dérogations seraient illégales !

• Impact de l’exposition au chlordécone sur le développement des nourrissons (à lire également sur Medialternative)

"Dans un article publié dans la revue Environnemental Research, des chercheurs de l’Inserm ont cherché à savoir si l’exposition au chlordécone (un pesticide utilisé jusqu’en 1993 dans les plantations de bananes aux Antilles) avait un impact sur le développement cognitif, visuel et moteur de très jeunes enfants." Cette étude met en lumière un appauvrissement de la mémoire à court terme et la présence de tremblements d’intention chez le nourrisson....


La Casa del Tango

Y aller : En arrivant de Pointe-à-Pitre, prendre la première entrée pour Jarry. Au premier rond-point, devant Savima, prendre à droite la rue Alfred Lumière et allez jusqu’au bout de la rue. La Casa del Tango est sur la gauche au numéro 651.


Afficher La Casa del Tango sur une carte plus grande


Union des Producteurs Agricoles de la Guadeloupe

L’Union des Producteurs Agricoles de la Guadeloupe est un syndicat agricole de guadeloupéen oeuvrant pour la défense et la promotion d’une agriculture paysanne, fondée sur le respect du métier de paysan, le respect des consommateurs et le respect de l’environnement.

"Pour une agriculture paysanne garante de la sécurité et de la souveraineté alimentaires des Guadeloupéens. Notre action s’inscrit dans une démarche de développement durable de l’agriculture guadeloupéenne."

Site internet : upg971

[1Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

[2Union des Producteurs Agricoles de la Guadeloupe

[3Serviproban, société d’intervention agricole et de soutien aux cultures

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