National Geographic
« le principe même de races est une hérésie scientifique »

« National Geographic a très peu fait pour faire en sorte que ses lecteurs dépassent les stéréotypes de la culture blanche occidentale. »

« Pendant des décennies, nos reportages étaient racistes. Pour nous en détacher, il nous faut le reconnaître. »

« les stéréotypes de la culture blanche occidentale »

Susan Goldberg, rédactrice en chef monde du magazine National Geographic :

« Je suis le dixième rédacteur en chef de National Geographic depuis sa création en 1888. J’en suis la première rédactrice en chef, Juive de surcroît, deux groupes de population qui ont eux aussi été discriminés aux États-Unis. Il m’est douloureux de partager cet affreux état de fait qui fait pourtant partie de l’histoire du magazine. Mais puisque nous avons aujourd’hui décidé de faire une couverture exceptionnelle du sujet des « races », il nous faut faire cet examen de conscience avant de considérer de faire celui des autres.

Le principe même de races est une hérésie scientifique, et ne résulte d’aucune façon d’une différenciation biologique, comme l’explique Elizabeth Kolbert, mais d’une différenciation sociale aux effets dévastateurs. « Les distinctions raciales continuent de construire nos opinions politiques et d’influencer notre construction en tant qu’individus. »

La manière dont nous présentons les minorités a une importance cruciale. J’entends souvent les lecteurs de National Geographic dire que le magazine leur a donné un premier aperçu du monde.

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National Geographic a très peu fait pour faire en sorte que ses lecteurs dépassent les stéréotypes de la culture blanche occidentale. »


« le principe même de races est une hérésie scientifique »

Susan Goldberg rappelle donc que « le principe même de races est une hérésie scientifique »,« une différenciation sociale aux effets dévastateurs ».
Elle ajoute que « les distinctions raciales continuent de construire nos opinions politiques et d’influencer notre construction en tant qu’individus » avant de conclure :

« Dans deux ans, pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, moins d’un enfant sur deux sera Blanc. Il est sans doute temps de parler des conflits basés sur l’idée erronée de « races ». D’essayer de comprendre pourquoi nous continuons à distinguer les Hommes et à construire des communautés inclusives. D’analyser le recours politique actuel aux logiques éhontément racistes et de prouver que nous valons mieux que cela. »

Alors, pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, « moins d’un enfant sur deux sera Blanc » ?

Susan Goldberg est édactrice en chef monde de National Geographic
www.nationalgeographic.fr

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