DOM : Pour une agriculture tournée vers la consommation locale

Medialternatif - 23/02/2011
Image:DOM : Pour une agriculture tournée vers la consommation locale

Rapport de la Cour des comptes
Un bilan sévère pour les filières banane-sucre

"La production agricole devrait y être plus tournée vers la
satisfaction de la consommation locale et des demandes liées au
tourisme, plutôt que vers les cultures exportatrices..."

Le poids relatif de l’agriculture dans la production est, dans les
quatre départements d’outre-mer, plus important qu’en métropole,
notamment en raison du moindre développement de l’industrie, avec un
produit intérieur brut par habitant sensiblement inférieur.

Si la part de la
population travaillant dans l’agriculture y est cependant du même ordre
qu’en métropole - 3,5 %[1] -, la forte croissance démographique fait de la
production agricole un enjeu économique et commercial local essentiel.
La politique de soutien public au secteur agricole y mobilise des
moyens financiers substantiels sous la forme d’aides à la fois
européennes et nationales.

Les aides européennes relèvent d’un programme européen
spécifique dont le volet concernant les régions dites ultrapériphériques,
intitulé POSEI [2], s’applique aux quatre départements. Dans le cadre du
POSEI-France mis en œuvre en 2006 et 2007, pour la filière banane, un
double choix a été opéré : maintenir les cultures exportatrices
« structurantes » (banane et canne-sucre-rhum) et favoriser la
diversification des productions, pour améliorer l’auto-
approvisionnement. Le montant des aides versées en a été augmenté.
En dehors de ce programme et des aides européennes au
développement rural, les aides nationales ont aussi fortement progressé,
notamment après les événements sociaux de 2009 et la tenue des « Etats
généraux de l’outre-mer ».

Au total, le montant des aides agricoles versées à l’outre-mer a crû
de 40 % entre 2008 et 2010, passant de 370 M€ à 520 M€ (montant
prévisionnel).

A l’occasion du contrôle de l’Office de développement de
l’économie agricole d’outre-mer (ODEADOM), qui verse une partie de
ces aides et est chargé, par le code rural, d’effectuer un bilan des aides
agricoles versées à l’outre-mer, la Cour s’est attachée à compléter ce
bilan et à apprécier la contribution des aides à un développement
agricole durable.

L’ensemble des constatations faites conduit à s’interroger sur
l’adéquation du modèle de développement agricole retenu pour ces
territoires. La production agricole devrait y être plus tournée vers la
satisfaction de la consommation locale et des demandes liées au
tourisme, plutôt que vers les cultures exportatrices.


Notes :

[1]
Chiffre couvrant les emplois dans les exploitations agricoles (compte non tenu de
ceux liés aux transports, à la transformation et aux services).

[2]
POSEI : programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité.
Le droit communautaire a institué deux régimes pour prendre en compte les territoires
outre-mer des Etats membres : celui des régions ultrapériphériques (RUP) pour les
départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion) et celui des
pays et territoires d’outre-mer pour les collectivités d’outre-mer et la Nouvelle-
Calédonie.

Pour nous contacter, ou nous envoyer une information, faire un commentaire sur ce site, signaler un contenu ou un problème d’affichage, merci d’utiliser le formulaire du site.

Nous vous donnerons une réponse rapide.

 23/02/2011

 Vos commentaires

Articles référencés 

La fonte de la banquise antarctique décime les poussins des manchots empereurs
26/04/2024
[VIDEO] Monter un parc solaire citoyen sans soutien public : mode d'emploi
26/04/2024
Qualité de l'air en Île-de-France : des mesures insuffisantes pour respecter la nouvelle réglementation
26/04/2024